vendredi 18 mars 2011

18 MARS 2011. CONCOURS DES CAVES PARTICULIERES PARIS

Vendredi, une pluie fine d'automne en sortant. Il y a quelque frivolité à avoir passé sa journée à déguster des vins, 48 vins, pour être précis, alors que la semaine fut si riche en évènements de toute part (Japon, Libye, le sondage, etc). Mais les voix sont elles toujours impénétrables ?

J'étais inscrit, il me fallait y aller. Le concours des Caves particulières, dont Mattes est adhérent. Voila plusieurs années que j'y vais, pour chercher "in vino veritas". Cette fois, ce fut particulièrement net et éloquent.

Table 20. 4 dégustateurs en tout.10H30. Des Corbières rouges, de 2009. Voila "qui me parle". 12 à goûter, mais trop de papiers à remplir en tout sens. Quelle est mon impression générale ? des vins un peu surmûris, un peu trop confits, manquant parfois de fraîcheur et en nez, et en bouche, mais équilibrés en général, pas de défauts, pas de boisé. En fin de série, comme la cane reconnaît ses canetons je reconnais "les miens", et je suis ravi, sans rien dire, qu'ils fassent l'unanimité, alors que des narbonnais me prêchent les "vieux" carignans et ROCBERE comme idéal...Naturellement, je ne suis pas sûr que ce soit "mes vins", ne voyant rien, mais on reconnaît. et il n'y a pas photo par rapport aux autres vins. La syrah passe avant le dionysos, car on la juge plus fondue, alors que pour ma part l'attaque du dionysos me paraît meilleure.

Deuxième série. de 12 encore. Le premier est remarquable, fruité comme le seront nos "2010", un bel équilibre, rafraichissant. Les autres sont bons, parfois excellents, par des tanins fondus. Néanmoins, une cuvée m'apparaît exceptionnelle, et doit l'être. C'est à mon avis un mourvèdre éclatant, comme je n'en ai jamais bu auparavant, un choc, par la fraîcheur mentholée, un chef d'oeuvre, une cathédrale. Equilibre, fruit, typicité, tout est à point et parfait. Hélas, ils déroutent mes collègues, et c'est vrai qu'il s'agit probablement d'un mourvèdre pur, qui serait probablement plus acceptable dans un assemblage. Mais quel chef d'oeuvre, unique...Hélas, je ne peux pas imposer ma voix, et il ne figurera pas dans les vins médaillés.......Les vins retenus sont d'un bon niveau, au moins le premier cité.

En principe, je ne sais pas de quel vin il s'agit, puisque les bouteilles sont recouvertes d'une chaussette...Néanmoins la dame, pourtant néophyte au concours, et peu au fait de la dégustation, n'hésitera pas à vouloir me satisfaire, quand elle sera seule. Elle m'apporte le nom convoité, et avec son mari, nous parlons des vins de maury, d'irancy, etc.

L'apres midi fut une curieuse excursion. D'abord 12 rosés de provence. Mes compagnons de dégustation sont cette fois un vigneron champenois, et un jeune amateur, mais "calé". Rosés de provence 2010. Quelle surprise, le premier est un vrai blanc, par la couleur, les cépages, le nez, la bouche, bref, pour excellent qu'il soit, un peu semblable à notre clos du moulin, ce n'est pas un rosé.

Sur 12 rosés, nous trouverons un autre cas semblable, et à notre avis, au moins 8 vins sur 12 sont issus de blancs. Seuls 2 ou 3 vins sont rosés, vraiment, en bouche, en nez, en typicité, et présentent cette fraîcheur non sucrée. Le premier sélectionné est bon, sans être exceptionnel. Les provencaux travaillent sans doute différemment qu'ils le faisaient il y a trente ans, avec des couleurs si légères, des bouches peu marquées, et disons le des dominantes "blanc" marquées.

Deuxième série, des coteaux varois. en rouges, 2009.2008.2007. Là aussi, la qualité est plus dispersée. Les couleurs sont certes tres noires, mais les vins manquent en général de fruits et d'équilibre. Les assemblages semblent à dominante cabernet, et nous trouvons deux vins avec des défauts (souris, et vieux bois ou bouchon). 3 vins seulement nous paraissent intéressants, et le premier est de 2008, sans hésitation avec les suivants, avec une belle structure, une bonne longeur en bouche, de l'élégance, bref très satisfaisant sans être grandiose.

Repensant aux vins de ce matin, à ce mourvèdre exceptionnel, pourquoi les vignerons de Provence abandonnent ils ce cépage né presque chez eux, et qui leur irait si bien ? est il trop peu productif ?

Que retenir ? des choses que je savais déjà, mais qui sont une fois de plus confirmées. Mattes n'est pas si mauvais, je dirais sans doute le 2° d'aujourd'hui, dans son appellation, que cette appellation n'a pas grand sens, que le mourvèdre est un cépage sans doute unique, cristallin, qu'il est difficile de faire des bons rosés, comme "avant", que les assemblages sont sans doute la clé des bons vins, avec une dominante fruitée à rechercher, a jouer parfaitement....


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