jeudi 15 mars 2012

ME MISERUM /CROZES HERMITAGE 2008 TAIN

Quand j'étais enfant, disons les années 1965 à 1975, voire meme 1985 pour les derniers achats, Tain l'Hermitage était l'endroit le plus proche de mon pays natal, en ce qui concerne le vin. De plus, des voyages et des séjours en Ardeche me familiarisaient un peu avec la syrah, Cornas, Hermitage. En ce temps là, ces vignerons souffraient, les vignes étaient bien moins étendues, seulement sur les meilleurs coteaux, de Jaboulet, et dans une catégorie moins chère, de la cave de Tain. Je me souviens avoir acheté pas mal de 1976, et aussi de 1983, dont je possède encore quelques spécimens dans ma cave d'aujourd'hui. Oui, ce n'était que misère, car alors, la grande agriculture, c'était les fruitiers, pêches, cerises, vers laquelle tous se tournait. Mais ces vins, sauf ceux de St Desirat, qui ne faisaient pas plus de 9°, étaient, surtout dans les bonnes années, des merveilles de parfums et de saveurs.

C'est dire l'amour que je portais à ces vins !! au point d'avoir fait planter 19 ha de syrah à Mattes, en 25 ans, et produit et le CLOS REDON et l'APOLLON, qui parfois, me donnent qq satisfactions.

C'est dire l'émotion lundi soir qui me portait quand j'achetais ma madeleine de Proust, à savoir un Crozes Hermitage de la Cave de Tain, chez Nicolas, à 7.20 €, 2008.

Hélas, hélas, hélas, mercredi soir, cette bouteille dont j'attendais mille ravissements me désappointa en tout, et l'électricité conjuguale augmenta. Nez faible, concentration presque nulle, un gout sucrayeux, point de longueur, la maturité absente, bouche non structurée, bref une déception complète.

Pourtant, revenant du Midi cet automne, a travers cette vallée que je connais bien, j'observais que la vigne avait gagné en vingt ans son emprise, montant partout, descendant aussi, bref envahissant le moindre carré libre de Valence à Serrières. Le vin dans de telles collines, pour en mettre autant, devait rapporter. Tant mieux. Mais était il bon ? j'en avais la réponse, après quelques essais dans des maisons réputées, tout aussi peu convaincants. J'avais même été étonné, alors que nous étions au milieu des vendanges à Mattes, en 2011 au climat sévère, qu'un vigneron de cette région m'affirme avoir terminé les siennes le 17 septembre !!!!! Et pourtant, que ce vin est célébré désormais, cher, s'exporte bien. Tant mieux, je voudrais votre secret.

Pourtant Tournon, au milieu de ce vignoble, qui faisait ville prospere il y a cinquante ans, fait maintenant endormie, sale, et sans travaux. Les restaurants se remplissent, les prix me semblent terrifiants, que de syrahs inconnues à 60, 80 € la bouteille, voire plus pour les années moins récentes. Phénomène ? je me demande encore. Mais c'est vrai, les vignes sont bien tenues.

Mais ou sont mes syrahs d'antan ??

Peut être retrouverais je la vérité, dans une bouteille dégagée hier, un Crozes Hermitage 1978, de chez CHAPOUTIER, qu'on ouvrira avec un connaisseur. En tout cas, je n'ai pas à rougir de mes vins, encore moins de la leçon apprise.


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