samedi 14 mai 2016

DU MIEUX ET DU BIEN

Quand je me suis marié, le 15 juin 1985, j'ai hérité si j'ose dire de deux choses, aussi étrangères l'une à l'autre, le domaine de Mattes - je veux dire le management, le suivi, la direction à terme bref la décision, alors que je n'étais pas vigneron , et aussi de vivre dans la maison de famille, après un essai de vie à l'écart pendant quelques mois.

Sans être féministe, rires, ma femme ne se plaisait pas dans mon 2 pièces de banlieue, et donc pendant un temps, est rentrée chez elle "pendant la journée", pendant que je partais au travail. Puis la première difficulté conjugale surgit : ma femme n'avait jamais cuisiné, et avait horreur de cela. Sa nourriture quotidienne, c'etait le fjord, fromage blanc infâme ! 

Pourtant je n'ai pas souffert, à quelques exceptions près, largement oubliées. Sa Tante faisait une cuisine simple, tout à fait dans mes goûts, et l'on trouvait encore sur Paris de bons bouchers, dont notre voisin. le Vin en cubi de Mattes était mon quotidien. En outre, par  chance je voyageais pas mal.

Néanmoins, devant cette lacune ménagère, je me jurais bien d'apprendre à ma fille, non pas la cuisine, mais le goût, tel que l'enseignent à leurs descendants les italiens. Ma fille sut tres vite les différentes sortes de pâtes, de gâteaux et les sauces possibles. Elle en mangeait des quantités !! Il faut dire que je ramenais de Milan les meilleures. Pis nous la menâmes assez vite dans des bons sinon grands restaurants, et deux atouts, elle se tenait tranquille sur sa chaise,  elle choisissait très vite sur la carte, et se rappelait meme dix ans après ce qu'elle avait eu. Une fois à Narbonne, sans doute vers 4 ou 5 ans, elle dévora au moins deux fois plus qu'un adulte. Son poids s'en ressentit mieux que mon portefeuille. Mais elle est restée gourmande, sinon gourmet.Dit on gourmette ?

Sa mère, partie d'un point zéro presque, fut entamée par les points faibles, c'est à dire les vins. Choses étranges, elle mangeait peu, mais appréciait les vins, notamment rouges. Ce fut une longue initiation, à la cuisine et patisserie en même temps, qui me vaut aujourd'hui de la voir avoir préparer des asperges sauce mousseline, et des crêpes vonassiennes. Mais signe d'harmonie, il n'est pas rare quand nous allons au restaurant que nous ayons le même choix, sans nous concerter :: et chose plus étrange, elle finira par apprécier les vins vieux, ayant l'autre jour  refusé mon rognon juste sauté, mais apprécié comme il se doit un Bacchus 2000 dont je n'arrive pas à décrire le bouquet !!

Bref, il est toujours temps d'apprendre, et de bien faire ! Il ne faut pas jeter le bébé à l'eau !

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